
Restauration des vitraux d’une des rosaces de l’église Saint Job

Les projets sont d’abord dessinés. Les dessins seront peut-être projets. Prolongée de pinceaux et couleurs, la main de Renaud Chapelle explore sans relâche les courbes et le rythme de ses compositions.
Visite de l’atelier sur réservation via le site
https://www.heritagedays.brussels/fr/programme/etterbeek/atelier-de-vitraux-renovitro/
La restauration de vitraux anciens et de luminaires est une discipline exigeante : elle fait appel à toute l’expertise de l’artisan et requiert de lui la plus grande humilité. Il doit s’effacer devant l’oeuvre et la rendre au monde dans le respect de son expression d’origine.
Cette partition, Renaud Chapelle la joue avec enthousiasme : la créativité qui l’anime est mise toute au service de la pièce à restaurer. Il identifie l’intention du créateur du vitrail et sa technique, se plonge dans un univers ancien, explore la dimension historique, effectue des recherches de couleurs pour comprendre comment approcher au plus près les nuances originales. La plupart du temps les verres sont remplacés, parfois collés, parfois repeints. Parfois quelques soudures suffisent, parfois il faut entièrement démonter le puzzle et le recomposer. Et toujours garder à l’esprit qu’une belle restauration est celle qui ne se voit pas.
Remise à plat d’un vitrail de l’hotel communal de Schaerbeek, remplacement des verres brisés.
Dans son travail, Renaud Chapelle cherche sans cesse à ciseler la lumière et c’est tout naturellement qu’il a trouvé dans la dalle de verre un vecteur de création idéal.
Les pièces de verre constituant ces dalles sont d’une épaisseur d’environ 25 mm (les épaisseurs de verre du vitrail classique varient de 2 à 3 mm) et sont reliées entre elles par des joints en béton ou en résine.
Cette épaisseur permet à l’artisan de sculpter les tesselles de verre à la marteline, tambourinant ainsi de nouvelles voies à la lumière : points lumineux précis, dégradés de couleurs et profusion de reflets. L’ensemble est extrêmement robuste et résiste aux intempéries, ce qui permet aux oeuvres d’être placées aussi à l’extérieur.
Chaque pièce est unique et sur mesure. Elle voit le jour au terme de nombreuses et délicates étapes de fabrication : l’artisan travaille d’abord son dessin et ses claques, sélectionne les tesselles en fonction de leur couleur et de leur texture, trace leur forme, les découpe et les taille, passe l’ensemble au meulage, réalise un lit de mastic, protège les dalles, coule la résine dans un cadre d’acier et, nettoie le tout pour, enfin, donner l’oeuvre à la lumière.
Les dalles de verre se placent à merveille en cloisons murales, oculi et autres sculptures de jardin sur pied.
Vitraux dans le style L.C Tiffany. Cuivre/étain – plomb
Les techniques du vitrail classique nous sont parvenues transmises d’artisans à artisans, de maître-verrier à maître-verrier depuis ces siècles où les jeux de lumières des édifices religieux devaient rapprocher leurs visiteurs du divin.
Cette préoccupation de transformation, Renaud Chapelle la poursuit à sa manière en jouant du vitrail classique. Avec ces verres fins (2 à 3 mm d’épaisseur) et ses profilés de plomb ou de cuivre (qui permettent d’obtenir des joints très fins), le vitrail enlumine remarquablement les habitations d’aujourd’hui.
Chaque création est unique et personnalisée. Elle voit le jour à l’issue d’une séquence immuable de gestes techniques et précis : dessin et calque, choix des verres, découpage des calibres, coupe des verres, meulage, sertissage au plomb ou au cuivre, soudage, masticage, nettoyage.
Les vitraux par leur délicatesse sont réservés aux emplacements intérieurs et capturent la lumière partout où elle passe : lanterneaux, plafonniers, cloisons, portes, fenêtres, impostes, en brise-vue, puits de lumière,…
Hôtel communal de Schaerbeek
Réalisation d’après les plans d’un bureau d’architecture
L’atelier de vitraux est ouvert au public le 17 novembre 2019